Dans notre série RQV sur place, nous avons visité Renens, une ville située au cœur de l’agglomération Lausanne-Morges. Renens est une ville marquée par la diversité de ses habitant-e-s et par un développement dynamique: pas moins d’une douzaine de plans de quartiers sont en évolution. La manifestation était consacrée au développement du quartier de Malley – une zone de développement importante entre Renens, Prilly et Lausanne – qui est devenu ces dernières années un modèle d’utilisation intermédiaire vivante d’espaces libres.
Après le mot de bienvenue de Nathalie Jaccard, conseillère municipale de Renens, Thibault Arm, du projet «La Fabrique de Malley», a emmené les participants sur le site de Malleytte. Un nouveau quartier innovant et durable est en train de voir le jour sur le site d’une ancienne usine à gaz (plus d’informations). Il est prévu de construire des logements pour environ 4000 à 5000 habitant-e-s. L’écoquartier doit se distinguer par une densité de construction très élevée, des espaces libres de qualité et une bonne desserte par les transports publics. La nouvelle patinoire «Vaudoise aréna» a déjà été mise en service juste en face. Comme le site se trouve au milieu de la zone frontalière des communes de Renens, Prilly et Lausanne, les échanges intercommunaux sont particulièrement importants. C’est pour cette raison que la Fabrique de Malley a vu le jour. La Fabrique de Malley est chargée de coordonner les différents projets publics et privés, d’assurer la cohérence du développement du secteur et la qualité urbaine des futurs quartiers.
Malleytte: utilisation intermédiaire au lieu de places de stationnement
Actuellement, les travaux de construction ont déjà commencé au sud de la gare, tandis que la partie située au fond du site est encore utilisée de manière temporaire. L’utilisation intermédiaire a commencé en 2015, lorsque le terrain s’est soudainement retrouvé en friche après que l’on a réalisé que les travaux de construction sur la section Malley-Gazomètre seraient retardés de quelques années à cause de la pollution du sol. Thibault Arm a expliqué qu’une patinoire provisoire avait d’abord été construite en attendant que la Vaudoise aréna soit achevée. La Fabrique de Malley a ensuite réussi à empêcher que la surface libre soit utilisée comme parking et s’est engagée en faveur de solutions créatives d’utilisation intermédiaire.
Les participant-e-s ont ensuite fait le tour de la friche pour avoir un aperçu pratique de ladite utilisation intermédiaire du site. Ils ont d’abord visité le chapiteau de l’association O’Chap, qui présente des spectacles et encourage notamment les jeunes artistes avec son école de cirque. La Galicienne est également installée sur le site. Le bar permet aux artistes les plus variés de se produire en plein air et est devenu un lieu de rencontre avec une offre diversifiée. Financièrement, l’exploitation du bar n’est pas rentable, selon Lucas Girardet, président de l’association I Lake Lausanne. Cependant, le bar assure à coup sûr une vie culturelle et de quartier animée. Il en va de même pour la yourte de l’association La Demeure. Diverses manifestations telles que des cours de yoga et de langues y sont organisées dans une optique d’intégration.
Ces projets ont un point commun: ils doivent se tenir prêts à démonter leurs tentes dans un délai très court lorsque les travaux de construction du nouveau quartier pourront commencer. La situation est donc ambiguë pour les associations concernées. D’une part, elles ont beaucoup de libertés et peuvent utiliser le terrain gratuitement. D’autre part, il n’y a pas de perspective à long terme. Pour les personnes impliquées dans les trois projets, la suite des évènements après le début des travaux n’est donc pas encore très claire. Il n’est pas non plus évident de savoir quelles traces de l’utilisation intermédiaire subsisteront dans le nouvel écoquartier. La question de savoir quel rôle les organisations de la société civile, actuellement très actives, doivent et vont jouer dans le développement ultérieur de la zone jusqu’à la future vie de quartier, sera aussi passionnante à cet égard.
Animation socioculturelle innovante à Renens
Après une pause café, les participant-e-s ont aussitôt pu utiliser la yourte comme lieu d’échange. Le travailleur social de proximité et une animatrice de la Ville de Renens ont présenté divers projets actuels avec lesquels ils soutiennent en particulier les enfants et les familles de Renens. Les mini-CRA, par exemple, sont des lieux de rencontre pour les enfants et les parents. Pendant que les enfants sont gardés et peuvent jouer ensemble, les parents peuvent également avoir un échange encadré. Cette focalisation sur un large groupe cible est très fructueuse. Et l’on peut dire que les relations à long terme avec les enfants et les jeunes sont un constat important en ce qui concerne la continuité de l’animation jeunesse. C’est dans cet esprit que David Burnier a également présenté le concept de «frères et sœurs aînés». La commune tente ainsi de favoriser le fait que les enfants et les jeunes aient des personnes de référence locales âgées de quelques années seulement de plus qu’eux. Enfin, la Ville de Renens développe actuellement un projet intéressant qui prévoit la création de lieux socioculturels décentralisés dans les quartiers – en partie à l’image des fameux InfoQuartiers de Bienne. Nous attendons avec impatience la suite du développement des projets innovants et souhaitons à tous les acteurs et actrices beaucoup de succès à cet égard!
